Queens of The Stone Age - Era Vulgaris

Publié le par JSUL



Retour à l'âge de pierre







Queens of the Stone Age, c’est le sable chaud du désert californien, le cuir cramé des vieilles cadillacs, le serpent grillé, la bière rance.


Transcendé par ses Desert Sessions et son passé au sein de Kyuss, Josh Homme portait de son chant subtil et de son sensuel jeu de guitare une machine de guerre à tendance mélodique. Une parfaite mécanique chauffée à blanc par une section rythmique herculéenne (notamment Nick Oliveri, bassiste depuis damné et Dave Grohl sur Song For The Deaf), un coffre à ambiance diabolique (Troy Van Leeuwen) et une tonne d’invités prestigieux (Grohl (Foo Fighters, Nirvana) donc, mais aussi Mark Lanegan, Brody Dallesultry, Shirley Manson (Garbage), etc. Du beau monde, l’envie de jouer et quatre albums (QOTSA, Rated, Song For The Deaf, Lullabies To Paralyse) plus tard, le géant roux de Palm Desert remet le couvert…pour un plat quelque peu ragoûtant.

 

Quand l’auditeur devient exigeant…

Avant toute chose, Era Vulgaris n’est certainement pas à jeter. Il décevra partiellement les amateurs de Rated, Song For The Deaf et surtout Lullabies, qui avaient pris l’habitude de s’égarer dans des mélodies ultra structurées. Il faut dire que si les précédentes galettes des Stoners étaient particulièrement parfaites dans leur style (variées, intelligentes, puissantes), elles s’adressaient à un public plus large. Pour celui-ci, elles restent tellement inoubliables et inimitables qu’ils tendront à les (re)découvrir plutôt que d’essayer de trouver des excuses au nouvel album. 






Reines du mal

Les nostalgiques de Kyuss, l’ancien groupe du géant roux de Palm Desert, seront quant à eux ravis. Assourdissant, hypnotique, Era Vulgaris est cradingue. Parfois malsain, en témoigne le single Sick, Sick, Sick, dont le riff ressemble d’ailleurs étrangement au All My Life de leurs potes Foo Fighters. Le reste de l’album est du même acabit, taillé pour l’empathie ne nous gagne pas ou peu le temps d’un 3’s & 7’s, Run, Pig, Run ou Battery Acid.







Homme, sweet Homme

Mais QotSA reste un grand groupe et parmi les titres sans âme (ou avec trop-plein d’âme), résistent quelques perles. Ainsi survit la très mélodique I’m Designer, l’excellente et entraînante Make It With Chu, directement issue des Desert Sessions et surtout The Fun Machine Took a S** ! & Died. Dernière chanson (bonus, apparement) prévue au départ pour Lullabies , fabuleux bilan de ce qu’étaient en droit d’attendre l’auditeur d’Era Vulgaris: un album épique, aux allures de tendre bulldozer, ou résonneraient le chant de Homme et la batterie impitoyable de Castillo. A défaut, QotSA s’impose toujours sans mal comme l’un des meilleurs groupes rock sur scène. C’est déjà ça.

Publié dans Musique

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