Franck Dubosc - Il Etait Une Fois...

Publié le par JSUL


Recadrage

Après J'vous Ai Pas Raconté (1999-2003) et Romantique (2004-2006), Franck Dubosc revient au Palais des Sports avec un troisième one-man show où il se la raconte du placenta jusqu'à son face-public : dans Il Etait une Fois..., Dubosc ressasse avec fausse prétention les moments clés de son existence, en sketches : son imaginaire enfantin, ses débuts parisiens et... son pénis. On craignait la redite... Etait-ce avant le drame ?





Oublions un instant Camping, Disco ou Pour Toi Public n°2 et prenons Franck Dubosc pour ce qu'il est réellement: le showman, le Johnny de la gaudriole. Car c'est sur scène et uniquement sur scène que son personnage ringard et maniéré déploie au meilleur son immense mythomanie, puisant ses aventures dans les daubes hollywoodiennes. Loin de faire dans la subtilité, le style Dubosc est direct, visuel, décérébré voir même bien franchouillard. Il n'empêche que, dès qu'il s'agit d'en faire des tonnes, la force comique est avec lui !

Tout commence dans un puis plusieurs rais de lumière qui tranchent le public du Palais des Sports; une voix céleste inonde la salle; elle est suivie d'un déluge de sons et de fumée pour terminer par une explosion de confettis. Dubosc s'avance sur scène à la manière d'un demi-dieu (sic.) et lance: "humilité...". Le ton est donné:  les fans de "Francky" seront aux anges, Il Etait une Fois... transpire le m'as-tu-vu et déborde - plus qu'à l'ordinaire - d'auto-dérision.


Tout sauf comique engagé, Franck Dubosc, durant 1h45, ne se prive pas pour extirper  d'énormes conneries de son corps gesticulant. De ce côté, on sent que Dubosc insiste plus que jamais sur le corporel et le mime. Toujours excellent dans le registre, il accapare toute notre attention dans ses élucubrations physiques (en kid cow-boy ou lors de ses premières expériences charnelles parisiennes).


Or c'est un Franck Dubosc un peu moins tourné vers la folie qui remplit aisément le Palais des Sports. Moins obsédé et misogyne qu'auparavant, il s'autorise un peu plus de vulgarité et tombe paradoxalement dans le pathos. Si on finit par tout savoir sur Jean-Claude, l'appareil génital de l'humoriste, Dubosc essaie pertinement de placer de la tendresse dans ses sketches. Lors du rappel, il n'hésitera d'ailleurs pas à anticiper sur sa nostalgie future, lorsque plus âgé, il entendra encore le public scander son nom. Rire ou pleurer, il faut choisir !


Plus rentre-dedans et terre-à-terre, moins cabotin, le petit Francky a grandi sans tout à fait s'éloigner de son costume familier de mythomane ringard. Toujours espiègle, Dubosc ne se reconcilira pas avec ses détracteurs; certes il ne prend pas trop de risques mais offre un spectacle millimétré, généreux et implacable. Alors pourquoi diable finir sur cette épilogue à l'eau de rose ?


Légendomètre : 3,5/5

Publié dans Théâtre

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