Pourquoi adore-t-on...

Publié le par JSUL


Little Miss Sunshine


Ce sont parfois les films sans prétention qui touchent le plus finalement ; qui font rire, qui titillent les glandes lacrymales. Little Miss Sunshine respire la sensibilité et la fraîcheur.

 


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Voilà le pitch : les Hoover sont des gens formidables : le père voue un culte immodéré à sa méthode maison pour « atteindre le succès 9 étapes » ; la mère, au bout du rouleau, considère sa famille comme le meilleur remède contre le pétage de plomb. En parlant de cela, son frère, suicidaire spécialiste de Proust et roi du cynisme, sort de l’hosto suite à une déception amoureuse avec l’un de ses élèves ; Pendant que le fils, rebelle disciple de Nietzsche, fait vœux de mutisme jusque son entrée à l’Air force Academy, le grand-père, cocaïnomane obsédé sexuel, vieux dans le slip-jeune dans la tête, sert de mentor à sa petite-fille Olive, 7 ans (ouf !) A l’instigation de cette dernière, qui se voit Little Miss sunshine, la petite famille va entreprendre un voyage qui les transportera (en van pourri) de leur petite bourgade jusqu’en californie. Histoire de ré-apprendre à vivre.

Pour un peu, nous pourrions supputer que le film a été commandé pour Deauville ou Sundance. Alors qu’est-ce qui fait de Little Miss Sunshine (LMS) un énorme succès public mais surtout une reconnaissance critique internationale que-même-les-Inrockuptibles-ont-craqué ?

 


Tout trip dehors

 

D’abord, les road-trip movies ca plaît. Littéralement « excursion sur la route », c’est un genre très en vogue, essentiellement aux U.S.A. Ainsi cartonnent récemment les Transamerica et Borat ; cette affection pour ce genre de film revient en force. Le road-trip, symbole de la fougue juvénile, agit comme une fontaine de jouvence, titillant la fibre nostalgique du spectateur. C’est d’ailleurs le noyau de LMS : la recherche du temps perdu. Le grand-père veut son dernier shoot, l’oncle homo se laisse dériver, le père applique enfin personnellement ses préceptes, etc. Cependant, cette nostalgie, on la retrouve chez les plus jeunes spectateurs.

 


It's a Family Affairs...

A tout âge, cette vision de famille dessoudée, azimutée et acide attendrit. Peut-être ces relations père-mère-fils et frères-sœur-beauf maquillées derrière une série d’événement pathétique reflètent le message hollywoodien habituel de la happy-family américaine. Fort heureusement, et c’est ici la force de LMS, le troisième degré de lecture force le respect. Sans dévoiler le rebondissement pilier ni final, le film de Dayton et Faris évite le gnan-gnan en grossissant les éléments perturbateurs et les réactions des personnages. Là encore, le visage de l’union au foyer est voilée par le surréalisme des personnages. Finalement, Little Miss Sunshine, c’est un film sur la communication familiale.


 

Carrel, Kinnear…et les autres

D’ailleurs, si on ne peut être que touché par cette avalanche de bons sentiments balancés avec sadisme et sarcasme, c’est bien grâce à leurs interprètes. Symbiose parfaite, chapeau bas à la directrice du casting (qui a mieux réussi son coup que pour le daubissime Ultraviolet, mais passons). Outre le fait de confirmer le talent des géniaux tragi-comiques Steve Carell et Greg Kinnear (qui ont réellement trouvé leur créneau), le film regorge de seconds rôles tout à fait appétissants tels que Abigail Breslin, formidable jeune actrice ou l’excellent Paul Dano. Dommage que Toni Colette soit, cette fois encore, au service de l’harmonisation.


 

Alors on rit, on pleure, on sort du ciné et on se dit qu’on ne vient pas de voir le film du siècle mais qu’on est tout retourné. On a bien voyagé, on oubliera pas le film de sitôt (deux jours au moins). On se sent un peu con mais moins seul. Ca tombe bien, c’est Noël.

 

 

Zoom : Le couple Dayton/Faris (mariés à la ville) se sont partagé la cam’ en réalisant également des clips pour les Red Hot Chili Peppers, The Ramones, Jane's Addiction, R.E.M., Oasis ou les Smashing Pumpkins. La liste:

Publié dans Cinéma

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