Pirates des Caraïbes: Jusqu'au Bout du Monde

Publié le par JSUL


Jusqu'au bout du rouleau









Fight For Freedom


Rien ne va plus à la surface des sept mers du monde. La Compagnie des Indes menée par l’impitoyable Beckett a convaincu le terrible Davy Jones de se rallier à sa cause : Exterminer les pirates. Will, Elisabeth et consorts, menés par Barbossa, revenu des morts, n’ont plus qu’une solution : Rassembler les Neuf Seigneurs Pirates pour former une résistance. Problème, deux manquent à l’appel du large. Sao Feng, maître chinois à l’ego démesuré et un certain Capitaine Jack Sparrow, laissé pour mort depuis son combat contre le Kraken. La fine équipe va devoir aller le chercher, jusqu’au bout du monde…

 


Pénible retour à la source

Après les Spider-Man, c’est une autre saga très attendu qui se conclut ce mois-ci, créant un véritable raz-de-marée de dollars. A l’instar de l’araignée, on attendait beaucoup des aventures de ces pirates-à-la-cool. Malheureusement, contrairement à ce dernier, nos attentes sont loin d’être récompensées. Le premier Pirates (La Malédiction du Black Pearl) avait fait soufflé un doux vent frais dans les voiles du blockbuster hollywoodien. On y redécouvrait la folie des duels au sabre, des canons, des duos (trio également) improbables et surtout Jack Sparrow, digne descendant d’un Pepe le putois bourré et frivole. Obsédé par lui et le souffle de la liberté, espiègle, rusé, fondamentalement classe, Johnny Depp avait réussi à créer le pirate que l’on a toujours rêvé d’être.

Puis l’an passé est débarqué Le Secret du Coffre Maudit et la magie a disparu. L’autodérision du premier avait laissé place à la caricature de caricature, envoyant les héros au casse-pipe, multipliant les incohérences et les sous-intriques. Une indigestion dont même Sparrow n’a pas échappé.

Quid de ce troisième épisode ? Jusqu’au Bout du monde, c’est finalement la lourdeur du second et la résurrection de Jack Sparrow.









Johnny, Johnny, Johnny

En ayant choisi de faire de ce dernier un rôle secondaire, les scénaristes ont en effet réussi à lui faire retrouver sa candeur, sa splendeur d’antan. Derrière les nombreuses batailles, la haine de certains et l’amour des autres dont tout le monde se contre-fout, arrive Johnny. Gros plan sur le nez – il fallait oser- et Jack se multiplie, cabot fou sur son Black Pearl flottant sur une mer de rien. Il se voit maître de l’univers et mort pitoyable, léchant les cailloux qui eux-même mutent en crabes. Un tableau digne de Dali, une mis en scène sortie de l’esprit déstructuré de Breton : Dingue dans une super-production ! Et le Capitaine arrive, fier, perché sur le plus haut mat de son désormais célèbre navire, dans un énorme clin d’œil à la scène d’ouverture du premier Pirates. Bien, on a payé pour.





Sparrow ne suffit plus

Malheureusement, on baille, on s’ennuie ferme en attendant les scène de Depp… Le scénario est décousu, parfois incompréhensible, brouillon, bouillonnant mais à froid, Jusqu’au Bout du Monde pédale dans la semoule. Comme si Bruckheimer (production), fier comme un prince de son héros (Sparrow)  avait voulu imposer au film entier la patte de Johnny Depp (l’interprète). Le résultat est, soyons honnête, catastrophique. Le scénario est tellement foutraque que les scénaristes furent apparemment obligés de se servir des astuces du premier volet pour attirer l’attention. Bloom et Knightley sont minables –comme à leur habitude, Chow Yun Fat (Sao Feng) est original comme un pet de corsaire,  les histoires secondaires n’intéressent personne je l’ai déjà dit ?). Seuls Geoffrey Rush (Barabossa), le singe (Jack), Keith Richards (le guitariste des Rolling Stones y joue le père de Sparrow dans une scène mémorable) et Jack Sparrow sauvent de quelques instant de grâce le naufrage.

 


Evidemment, libre à vous de rester près de trois heures au cinéma pour le fabuleux Johnny Depp, sa douce folie, sa grâce, sa mélancolie, son sourire narquois ou son jeu de pistolet. Pour moi, c’est oui. Pour les autres, attendez le DVD, piochez dans le tas et zappez le reste.


Publié dans Cinéma

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