Grand Theft Auto: Chinatown Wars

Publié le par JSUL


Chapeau magique

Hahaha ! Un Grand Theft Auto sur Nintendo D.S ??! .... Huhu. Vous dîtes qu'il est fabuleux ?! Mmmmmfmouhahahah... Ouhou. Oui, oui. Créer une ville aussi vaste que Liberty City sur une cartouche de 3 cm. Avec une vraie trame, pleins de gens à tuer et la blinde de quêtes subsidiaires ? Bien sûr. Lol. Mdr. Xptdr. Allez on arrête de rire, soyons sérieux, filez-moi une D.S. et ce putain de jeu.
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.... Mmmh.






Lorsque Rockstar Leeds a dévoilé Chinatown Wars sur Nintendo D.S. à l'E3 dernier, on ne pouvait qu'être sceptique. D'abord parce que l'annonce servait d'écran au vide intersidéral du catalogue Nintendo. Et puis parce que "licence G.T.A." et "D.S." étaient les termes les plus antinomiques de la planète vidéoludique ; le double écran étant souvent fermé au subversif et au PEGI +18 ans. On en a peu parlé sur internet (sauf évidement ici. Mff). La presse silencieuse. Le buzz flasque.
Et puis, on l'a essayé. Dès les premières secondes - le logo Rockstar se dévoilant derrière un tas de paquets de poudre - le ton est donné : rien, absolument rien, n' a été sacrifié sur l'autel de la faiblesse technologique et du bien-pensant. Ce serait plutôt le contraire.





Lilliput City

Spécialiste du (re)portage bête et méchant de titre console sur portable (The Warriors, Vice City et Liberty City Stories sur P.S.P puis re sur P.S.2), la branche Leeds de Rockstar développe ici son premier jeu D.S. Un titre original, qui n'a pas d'équivalent, un titre unique au scénario nouveau et aux personnages totalement inédits. Que du neuf. A peine remis de la claque (graphique) G.T.A. IV sur 360, P.S.3 et P.C., nous voilà reparti dans Liberty City, la belle et grande soeur de la réelle New-York. Le joueur reconnaîtra parfaitement ses quartiers fétiches, où il venait piller les banques, acheter un burger, soudoyer un flic ou se payer une péripatéticienne. "Reconnaître", oui. Parfaitement. J'ai dit.





La petite bête a peur de la grande

Si G.T.A. IV, sorti il y a bientôt un an, hallucinait par l'immensité de la ville et sa superbe robe, Chinatown Wars (CW) n'a pas à rougir : le frisson est le même. Certes, on se prend un sérieux coup de bambou avec le revival de la vue du dessus des premiers GTA (1, 2 et London 1969). Est-ce déplaisant ? Pour les nostalgiques, on repense avec honte aux innombrables heures passées sur le soft de 1997 à faire des tâches rouges sur les trottoirs des écoles municipales de Liberty City au volant de la Sabre GT. Ceux n'ayant jamais touché qu'aux épisodes 3D découvriront une nouvelle mais pas vilaine manière d'appréhender l'environnement. Attention, GTA CW s'appuie sur une 3D isométrique de toute beauté, avec Cel-shading et tout le tintouin. Look charmeur, lieux distincts avec météo aléatoire, le tout sans ralentissement, siouplé. Fluide comme pas deux malgré la vitesse de déplacement des bolides et l'immensité du bac à sable. Impressionnant, vertigineux.






Tel le sac de Mary Poppins


Car Rockstar Leeds ne se sont pas contentés de reproduire un petit quartier, ils ont à peu de chose près modélisé l'intégralité des quartiers de G.T.A. IV. Certaines activités nécessitant l'impact visuel des cinématiques ont été supprimées, of course (le cabaret, les beuveries, les prostituées,...). En dehors de quelques petits détails on retrouve donc les courses taxi, ambulances, cascades, police et autres... Avec, en plus une toooonne de nouvelles choses légales ou pas à essayer : des bennes à ordures à fouiller pour trouver guns, bouffes et autres surprises ; des carnages (le retour !) ; des baraques à acheter comme dans San Andreas ou Vice City ; ... et du traffic de drogues.





C'est de la bonne

En dehors des missions, qu'on abordera plus loin, l'un des gros points forts du jeu réside dans son commerce de stupéfiants. A l'ancienne, il faudra composer avec les fluctuations du marché de la dope pour se faire du fric et ainsi prendre le contrôle progressif de la ville. Une centaine de dealers squattent les coins paumés de Liberty City à la recherche de client. A l'aide de votre messagerie mail, il vous faudra acheter au meilleur prix pour revendre au prix fort, selon les quartiers, à d'autres dealers en manque. Wouhou ! hum. Particulièrement palpitant et addictif, le buisness requiert un sens aigu de l'organisation et un certain talent pour faire parler la poudre.






Rockstar is watching you

Afin d'enrichir encore davantage le gameplay, 100 caméras sont planquées dans la ville, diminuant les chances de se faire du blé sur le dos des camés. A la manière des sachets ou des rats volants de précédents volets de la saga G.T.A., on ne pourra s'empêcher de les débusquer et de les exploser à l'aide d'une petite grenade ou d'un cocktail molotov (préalablement préparé à la station-service). Raaah encore des heures de jeu à fouiller les toits de Liberty City !


Mozafuckin' mozafuckers

Moins palpitant, le scénario se fait léger. Le joueur incarne Huang Lee, fils à papa bien décidé à prouver qu'il n'est pas la marionnette des Triades. Les missions ne sont clairement pas toutes du niveau scénaristique d'un G.T.A. IV ou d'un San Andreas. Malgré tout, Chinatown Wars se rattrape - et de quelle manière ! - sur l'humour et le second degré un peu perdu depuis G.T.A. IV. Grossiers, outranciers, frimeurs, crachés par des psychopathes, les dialogues pètent sur l'écran de la D.S. comme un tsunami de réparties et de vannes vulgaires. Clairement interdit aux mineurs, G.T.A. CW est indéniablement mature et rentre-dedans. Les doutes quant à la "gaminerisation" des propos de la série chez Big N sont balayés à coups de godemichet.






La fraîche touch

En parlant de god, quid du stylet et de la conversion tactile d'une licence plutôt fidèles au pad ? CW se joue à la croix, aux boutons et... au pouce. Le rythme effréné du jeu laisse souffler (même si "stresser" serait plus adéquat) le joueur en lui proposant un nombre hallucinant d'interaction physique avec la D.S. Outre la possibilité fun de siffler pour de vrai un taxi de Liberty grâce au micro intégré, c'est l'écran du bas de la petite Nintendo qui sera mis à rude épreuve. Au hasard : monter un fusil-sniper, poser et brancher une bombe, remplir ses cocktails molotov, découper la porte d'un camion. Voler une voiture sans déclencher l'alarme ? Dévissez manuellement le tableau de bord, branchez les fils et démarrez tel un héros de film d'action des années 80.





PDA du PDA


D'ailleurs, l'écran tactile de la D.S., loin d'être le gadget que l'on craignait, apporte un véritable plus. Il montre une map très simple d'accès et d'utilisation prolongée. De même, le jeu propose une interface, le PDA, diablement bien pensée, tableau de bord désormais aucunement bordélique : une chaîne trafic de drogue, une boîte mail, un site Ammu-Nation (pour se recharger en flingues), etc. La gestion de la radio (thème - pas fameux - finis les morceaux copyright) se fait d'un simple clic, idem pour l'annulation d'un tracé sur la map. Soyons lucide : L'interface de ce Chinatow Wars est la plus évidente et pratique de tous la série Grand Theft Auto. Et la jauge de crédibilité de la D.S. de Nintendo d'atteindre 100%.
 

Colossal boulot de miniaturisation et concentré de fun et d'exploration, ce G.T.A. n'est pas seulement un bon épisode de plus : Chinatown Wars est un tour de force, une performance ludique et technique, un tournant (violent) dans l'histoire du jeu nomade. Rockstar Leeds, visionnaire, parvient à combiner toutes les qualités de la série (liberté, second degré, humour, orignalité, scénario béton) et gomme les imperfections des opus console, pourtant sublimes (jouabilité rigide, ergonomie de l'interface, trajets longuets, gameplay pataud et longueurs).
G.T.A. Chinatown Wars offre ni plus ni moins que l'une des plus excitantes expériences vidéoludiques de ces dernières années. Sur une console Nintendo actuelle, on se rapproche doucement de quelque chose qui ressemble à l'espoir.

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Ouais ben je savais qu'il était bon ce soft... Laisse-moi jouer maintenant. Tu sais où se trouve la sortie.



Le multijoueur n'a pas encore été testé par manque de papier. Il m'est désormais interdit d'écrire sur les murs les longues lignes de code Ami. Les habitués compatiront...

Publié dans Jeux-Vidéos

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T
bonne nouvelle que voila !!! moi qui cherchait un GTA !
Répondre
J
<br /> Et pas des moindres !<br /> <br /> <br />